Selon les données de l’INSEE 2019, les femmes gagnent en moyenne un salaire net mensuel de 1 582 € et les hommes 2 040 € pour tous les temps de travail. Ce chiffre s’applique à tous les travailleurs, y compris ceux qui évoluent à temps plein toute l’année et ceux qui ont un emploi à temps partiel ou par intermittence.
La différence de salaire entre les femmes et les hommes s’élève en moyenne à 458 euros par mois. Voici ce qu’il faut savoir sur les écarts de salaire en France.
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Plan de l'article
Salaire moyen en France en 2023 : une inégalité persistante
Le Global Gender Gap Report révèle que la France est considérée comme un pays faible en termes d’égalité salariale entre les hommes et les femmes occupant le même poste. En effet, le pays ne se classe qu’au 133e rang sur 153 pays en termes d’égalité de salaire moyen France.
L’Observatoire des inégalités démontre que dans les 10 % des rémunérations les plus basses, l’écart du salaire entre les femmes et les hommes est de 7 % (1 262 € contre 1 171 €). Alors que dans les 10 % des rémunérations les plus élevés, les femmes gagnent en moyenne 21 % de moins que les hommes, ce qui correspond à une différence de 3149 euros.
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Aussi, l’Insee note que les inégalités salariales se sont accrues au fil des années. Alors même que le pourcentage des jeunes femmes diplômées au chômage (14 %) est inférieur de quatre points à celui des hommes.
L’arrivée d’un bébé a un fort impact sur la carrière professionnelle féminine. Selon l’Insee, la rémunération des femmes diminue en moyenne de 25 % cinq ans après la venue du premier enfant.
Pour les femmes ayant un faible salaire, cette baisse atteint 38 % après la venue au monde d’un bébé. Elle n’est que de 5 % pour les femmes les mieux rémunérées. Cela est notamment justifié par les congés de maternité et le fait que les femmes exercent un travail à temps partiel.
En France, en 2022, le salaire moyen des femmes connait une plus grande augmentation que celui des hommes pour toutes catégories socioprofessionnelles.
En équivalent temps plein
Pour neutraliser les effets du travail à temps partiel et des heures supplémentaires, les salaires des hommes et de femmes sont comparés sur la base d’une semaine de travail de 35 heures.
Pour les emplois à temps plein, les données de l’INSEE révèlent que le salaire mensuel net moyen en 2021 est de 2 689 euros pour les hommes et de 2 292 euros pour les femmes. En moyenne, ces dernières perçoivent 400 euros de moins que les hommes et ceux-ci gagnent reçoivent en moyenne 17 % de plus que les femmes.
Des écarts importants au sommet de l’échelle salariale
Plus on monte dans l’échelle des rémunérations, plus l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est important. Selon les données de l’Insee en 2021, en équivalent temps plein, les 10 % de femmes les moins bien rémunérées ont un salaire plus petit de 5 % de celui des hommes (1 366 € contre 1 400 €).
Ainsi, le salaire minimal des 10 % de femmes les mieux payées est inférieur de 17 % à celui de la gent masculine (4 317 euros pour les hommes contre 3 577 euros pour les femmes). Au niveau médian, celles-ci ont un salaire inférieur de 10 %.
Les impacts des inégalités salariales sur la société française
Les inégalités salariales ont des conséquences non négligeables sur la société française. En effet, elles participent à renforcer les stéréotypes de genre et accentuent ainsi les biais sexistes en défaveur des femmes.
Le manque d’équité en matière de rémunération peut affecter le moral et la motivation des travailleurs, qui peuvent se sentir moins valorisés ou considérés que leurs collègues masculins mieux payés pour un travail similaire.
Cela peut aussi avoir un impact sur leur santé mentale et physique en générant du stress lié aux difficultés financières rencontrées. Les personnes touchées par ces écarts sont souvent confrontées à une précarité économique accrue, notamment lorsqu’elles subviennent aux besoins de leur famille.
Pour remédier à cette situation alarmante, il faut penser à mettre en place des politiques publiques efficaces afin d’assurer l’égalité salariale entre les sexes. Les employeurs doivent prendre conscience de l’enjeu et s’engager activement dans cette lutte contre les discriminations au sein de leur entreprise. Chaque individu doit être acteur du changement en refusant ces pratiques discriminatoires. Seul un engagement collectif permettra de faire avancer la cause vers plus d’équité salariale entre hommes et femmes dans notre pays.
Les solutions pour réduire les écarts de salaires en France
Face à l’ampleur du phénomène des écarts de salaires en France, pensez à bien mettre en place une politique salariale transparente au sein des entreprises. Les employeurs doivent être obligés de publier les grilles tarifaires utilisées pour définir les rémunérations des salariés. Cette mesure permettra aux travailleurs, quel que soit leur genre ou leur origine sociale, de mieux comprendre la façon dont leur rémunération est fixée et de vérifier qu’elle correspond bien à leurs compétences et responsabilités.
Pensez à bien prendre en compte les biais inconscients liés au sexe ou à l’appartenance ethnique de l’employé. Une telle initiative aiderait à assurer une plus grande équité dans le processus décisionnel lié aux promotions professionnelles et aux augmentations salariales.
Les politiques publiques peuvent aussi jouer un rôle essentiel dans la lutte contre les inégalités salariales. En France par exemple, c’est déjà le cas avec la loi sur la transparence fiscale qui oblige chaque entreprise qui emploie 50 personnes ou plus à mener chaque année une négociation sur ses objectifs chiffrés en matière d’égalité professionnelle entre hommes et femmes.
Chacun peut agir à son niveau pour contribuer à la réduction de ces écarts. Les syndicats, les associations et les collectifs féministes représentent des acteurs incontournables dans cette lutte. Ils peuvent organiser des campagnes de sensibilisation sur le sujet, accompagner et former les salariés pour qu’ils puissent mieux négocier leur salaire ou encore relayer les témoignages d’injustice subies en termes salariaux.
La réduction des inégalités ne se fera pas du jour au lendemain, mais chaque action menée est un pas vers une plus grande équité salariale entre tous les travailleurs français.